- Femu Qui lance le premier fonds d?investissement de proximité made in Corsica

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REVUE DE PRESSE Corse Net Infos
Femu Qui lance le premier fonds d’investissement de proximité made in Corsica

Une nouvelle étape pour Femu Qui en deux évènements importants. D’abord, le lancement, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue, samedi après-midi, au CampusDom à Borgu, de la campagne de souscription de Sumina N°2, le premier Fonds d'investissement de proximité (FIP) entièrement réalisé par une société de gestion corse. Cette collecte de fonds, qui se déroulera jusqu'au 31 décembre, s'adresse aux particuliers qui souhaitent épargner en investissant dans des PME corses, tout en réduisant leur impôt sur le revenu. Femu Qui espère lever 10 millions €. Ensuite, une discrète passation de pouvoir en décembre dernier, où, après 22 ans de bons et loyaux services, le président et co-fondateur, Jean-Nicolas Antoniotti, a laissé sa place à Sébastien Simoni, fondateur de WMaker & GoodBarber et de CampusPlex & RobotiCamp. Explications croisées, pour Corse Net Infos, de Jean-Nicolas Antoniotti et de Sébastien Simoni.


- 2016 marque un changement d’étape pour Femu Qui. En quoi consiste-t-il ?
- Sébastien Simoni : Femu Qui lance, jusqu’au 31 décembre, la campagne de souscription de Sumina N°2, le premier Fonds d'investissement de proximité (FIP) 100% géré en Corse par une société qui a son siège social et ses équipes en Corse. Les autres FIP émanent de sociétés de gestion basées à Paris ou à Marseille et qui opèrent en Corse. En 2010, nous avions, grâce à notre connaissance du terrain, collaboré à la construction de Suminà N°1 avec ACG Management.
- Jean-Nicolas Antoniotti : Pour mémoire, c’est l’augmentation de capital remarquable, que Femu Qui réalise en 2001, qui sert d’exemple national pour la création des FIP. En 2003, les FIP, qui mobilisent l’épargne de proximité pour la placer au service des entreprises locales, sont mis en place en France. Utilisés sur trois régions périphériques, ils bénéficient d’une collecte nationale et d’une défiscalisation de 20 %. En 2006, une révolution importante nait de la mise en place des FIP corses dont la spécificité est d’être collectés au niveau national, mais employés sur une seule région avec une défiscalisation de 50%, aujourd’hui tombée à 38%. Quatre FIP opèrent dans l’île et ont levé plus de 200 millions €. C’est énorme ! Pour construire son FIP, Femu Qui a du faire une mutation importante et créé une société de gestion qui a été agréée en octobre dernier. Obtenir cet agrément, qui était avant dévolu uniquement à des structures nationales aux référencements importants, est extraordinaire pour une petite structure locale !
 
- Pourquoi Femu Qui lance-t-il son propre FIP ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : Un FIP n’est qu’un nouveau moyen de collecte, mais plus attractif fiscalement, plus important en termes de réseau et plus productif en volume. Notre objectif est d’atteindre et, si possible, dépasser 10 millions €. Nos collectes précédentes ont rassemblé 600 000 à 700 000 €. La différence est considérable ! C’est un changement de paradigme énorme en termes de moyens ! Face à un FIP qui a une durée limitée, Femu Qui, présent dans l’économie corse depuis 1992, représente la pérennité. Nous avons été là avant les FIP, nous sommes là pendant les FIP et nous serons là après ! Souscrire du FIP Femu Qui nous donnera des moyens supplémentaires pour rester dans l’esprit de Femu Qui, à savoir des vraies décisions locales dans les prises de participation, l’intérêt avant tout de la création d’emploi et pas forcément de la meilleure rentabilité financière, et l’impact réel dans le développement de l’économie corse.
- Sébastien Simoni : Nous avons accompagné plus d’une soixantaine d’entreprises que nous avons en portefeuille et que nous connaissons bien. La taille de ce fonds nous donnera un levier supplémentaire pour les booster sur deux piliers : l’innovation et le développement des marchés à l’exportation. Une nouvelle réglementation offre une quotité plus grande aux entreprises ayant moins de 7 ans. En Europe, financer l’innovation est devenue une priorité car c’est elle qui crée le plus de valeur ajoutée. En Corse, l’exportation et l’internationalisation sont des nécessités pour les entreprises qui sont contraintes par la petitesse du marché intérieur. Notre objectif est de les pousser à exporter parce que, pour enrichir ce pays, nous devons aller chercher de la valeur ajoutée ailleurs et la ramener chez nous. C’est un pari qui nécessite des fonds propres. Les Corses ont pris globalement conscience que la Corse est un pays, et pas une petite région française, ils peuvent, donc, se projeter.
 
- De toutes les entreprises que vous avez aidées, quel est votre plus grand succès ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : 23 ans de bilan positif sans jamais aucune perte en faisant du capital-risque en Corse et en misant sur l’économie de la Corse, c’est le résultat le plus exceptionnel de Femu Qui ! Quand nous avons débuté en 1992, personne ne pensait qu’on durerait plus de 3 ans : c’était le pessimisme le plus total ! On nous disait : « Qu’allez-vous faire avec 3 millions de francs ! Pour changer l’économie de la Corse, il faut des milliards ! ». Je répondais : « Vous vous trompez ! Ce n’est pas les 3 millions de francs qui sont importants, mais le nombre de personnes qui les porteront. ». Nous avons réussi à mettre 2200 personnes autour d’un projet commun pour créer de la richesse collective. Non seulement nous n’avons pas perdu le capital, mais nous l’avons renforcé, pérennisé et nous avons créé les conditions du développement de la structure. Femu Qui gère, aujourd’hui, un fonds de 15 millions €. Elle a généré près de 1000 emplois et diversifié ses participations dans tous les secteurs d’activités pour répondre aux besoins des entreprises corses.


 
- Le plus grand capital est-il le capital humain ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : Oui ! Il est plus important au démarrage que le capital financier. Femu Qui, ce ne sont pas seulement des fonds qui rentrent dans une entreprise, mais des dizaines et des dizaines d’actionnaires et de familles corses qui s’intéressent à ce que nous faisons. Notre plus grande réussite est d’avoir construit une démarche collective du peuple corse autour de l’économie. C’est la seule à ce jour de cette durée-là ! Sans Femu Qui, il manquerait, aujourd’hui, beaucoup à la Corse et à la conviction des Corses qu’ils peuvent faire quelque chose chez eux. Les 30 réussites corses ont toutes un lien commun : Femu Qui. Certaines sont emblématiques, comme la brasserie Pietra, Gloria Maris ou SOLECO qui est, pour moi, l’une des plus brillantes.
 
- En quoi l’est-elle ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : SOLECO est parti de rien en 1979 sur un marché, le solaire, qui n’existait pas en Corse. En 2008, quand on rentre en participation, la société a 27 salariés, un capital éclaté avec des participations externes, un porteur de projets qui détient une part non significative du capital, moins de 30%, et un chiffre d’affaires d’environ 3,5 millions €. En 2011, ce dernier monte à 11 millions € grâce à la bulle spéculative et aux aides sur le solaire. A la fin des aides, il chute et n’est plus en 2015 que de 4 millions €, mais, la société emploie 54 personnes. Elle a muté en développant des services à l’extérieur de la Corse. Elle pilote la mise en place et la maintenance de centrales solaires et éoliennes, et va construire à Lucciana un bâtiment qui pilotera près de 1800 installations solaires sur l’ensemble du territoire national. Grâce à Femu Qui, Soleco a été capable d’encaisser une ascension folle et une chute vertigineuse. Encore plus important, le porteur de projets est désormais propriétaire de son entreprise dont il détient 95% du capital.
- Sébastien Simoni : Ce secteur d’activités a énormément de potentiel parce qu’une mutation rapide est en cours sur l’électro-mobilité. En l’espace de 15 ans, le parc de voitures thermiques sera remplacé par des voitures électriques. Une des forces de Femu Qui est d’être déjà insérée dans ce secteur qui recèle d’opportunités, d’avoir soutenu des entrepreneurs et de parier sur les bonnes personnes. L’argent n’est pas grand chose sans entrepreneurs pour porter les projets. Notre vision n’est pas simplement financière. Elle ne se résume pas à prendre des frais de gestion sur des fonds, mais à aider les entrepreneurs à réussir. Nous basons notre perspective sur un réseau d’entrepreneurs qui créent de la valeur. Notre Conseil d’administration est d’ailleurs composé de chefs d’entreprises qui savent la difficulté qu’il y a à créer de l’activité et de la valeur.
 
- Femu Qui a-t-elle connu des échecs ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : Pas d’échecs, mais des refus malheureux ! Le non-financement du lancement de Webzine Maker, la société de Sébastien, ou d’Oscaro. Pour Oscaro, j’avais dit que ce projet ne pouvait malheureusement réussir qu’en dehors de la Corse, ce qui a été prouvé. Aujourd’hui, sa vice-présidente Véronique Campbell-Luiggi est administrateur de Femu Qui. Notre plus beau projet Gloria Maris, nous avons, d’abord, par trois fois, refusé de le financer car nous estimions qu’il n’était pas arrivé à maturité. Quand Gloria Maris se retrouve en dépôt de bilan après un sabotage, nous menons une action de financement exceptionnel en mobilisant des chefs d’entreprise autour de ce projet. Aujourd’hui, c’est la première entreprise d’aquaculture française ! Elle détient les sites corses, elle a racheté le site de Gravelines dans le Nord-Pas-de-Calais et France Turbot en Bretagne, elle s’est implantée au Maroc et en Sardaigne. Grâce à elle, les Corses sont les leaders français de l’aquaculture !
- Quelles sont les qualités pour être un bon chef d’entreprise ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : Pas n’importe qui peut être chef d’entreprise ! C’est une question de tempérament ! Il faut un esprit d’indépendance, une grosse capacité à prendre seul des décisions et à subir la pression, du charisme, une force de conviction, mais aussi un savoir-faire. Ensuite, pour développer des projets, il faut être accompagné et avoir des références, des exemples objectifs de réussite. On doit pouvoir dire : « Si Dominique Sialelli (Brasserie Pietra) existe, je peux exister ! » Et non pas : « Il a réussi parce qu’il est fils de… ». La consanguinité, c’est horrible pour un pays, c’est la pire des choses qui puisse arriver ! Pour moi, l’élément fondamental de la réussite en Corse est l’université qui est la matrice de transformation la plus importante et dont sont issus de nombreux chefs d’entreprises. J’ai accepté d’être président de l’IAE (Institut d’administration des entreprises) pour développer la culture d’entreprise chez les jeunes et les former à assumer l’entrepreneuriat en Corse, sinon des entreprises vont mourir à cause de la problématique de la transmission générationnelle.
 
- On a longtemps reproché aux jeunes Corses de manquer d’esprit d’entreprise. Qu’en pensez-vous ?
- Sébastien Simoni : Le système corse, basé sur la prépondérance du secteur public, a fait douter les gens qui, dans cette dépendance, ne sont pas vraiment libres de se déterminer. La Corse subit un exode assez massif des profils scientifiques qui ne trouvent pas d’emplois. Mais, nous avons la chance d’avoir un contexte mondial propice à la création d’entreprises et des exemples lumineux de chefs d’entreprises qui partent de zéro et créent des empires autour de l’innovation. En Corse, les gens commencent à comprendre qu’on ne peut plus fonctionner sur des modèles en vase clos. Ils seront d’autant plus responsables et d’autant plus libres qu’ils seront libérés par l’économie. Je crois à la vertu énorme de l’entreprise, à cette capacité d’avoir une vision, de la projeter, la créer et d’être libre. S’il y a une valeur fondamentale qui est partagée par tous les Corses, c’est bien cette valeur de liberté !
- Jean-Nicolas Antoniotti : Il faut sortir du schéma unique de l’assistanat et de la fonction publique auquel nous avons été soumis, sortir du leitmotiv de nos parents : « Il faut partir, il n’y a rien à faire ici ! ». Femu Qui, ça veut dire : « Faire ici ». Nous avons construit cet outil pour faire en Corse et pour permettre aux jeunes Corses de faire chez eux. On leur dit : « Si vous ne vous donnez pas les moyens d’être, demain, les patrons de votre pays, d’autres viendront prendre votre place ». Femu Qui est un outil important pour que les Corses soient maîtres de leur destin économique par la maîtrise en capital.
- Femu Qui a-t-il gardé l’esprit militant des origines ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : Oui ! Notre caractéristique à Sébastien et à moi est d’être totalement bénévoles. Nous participons à Femu Qui uniquement par militantisme dans un engagement pour notre pays et notre jeunesse. Notre force est de représenter l’ensemble de la société corse. Notre mission est de créer de l’emploi en Corse et un véritable esprit d’entreprise pour sortir notre île des schémas traditionnels d’assistance et donner la possibilité à un jeune, qui a une capacité entrepreneuriale, de réussir chez lui. Nous avons soutenu des gens qui, sans nous, n’aurait pas eu l’accompagnement en capital pour le faire. Sébastien, qui a pris le relais, est complètement dans cet état d’esprit d’assumer cette mission difficile. C’est un vrai chef d’entreprise qui a créé un système qui n’existait pas. Il a u stintu naziunale !
 
- Cette passation de pouvoir est l'autre grand changement de Femu Qui. Pourquoi avez-vous décidé de passer la main ?
- Jean-Nicolas Antoniotti : J’ai été président pendant 22 ans, ce n’est pas normal ! Femu Qui est une institution corse au service du développement économique de la Corse par les Corses, elle va au-delà de Jean-Nicolas Antoniotti et de Jean-François Stefani. Il fallait du sang neuf. Je voulais que mon successeur soit un vrai chef d’entreprise qui a fait tout seul, pas à qui on a donné ! On ne peut pas être un vrai entrepreneur si on n’est pas parti de rien ! On est plus exemplaire et on donne plus de confiance. Je voulais aussi quelqu’un indépendant de tout système politique et de tout réseau, mais qui a la fibre militante. La Corse est un pays riche, qui a besoin d’hommes pour assurer son développement. Ce qui m’a passionné dans le parcours de Sébastien, c’est sa capacité à transmettre cette conviction-là, son attachement à l’enseignement et au développement de la culture d’entreprise chez les jeunes à travers ce qu’il a fait notamment en robotique. Il est un bel exemple pour notre jeunesse.
 
- Pourquoi avoir accepté la présidence de Femu Qui ?
- Sébastien Simoni : J’étais actionnaire sans plus, mais en gardant un esprit militant. En 2009, j’ai eu envie d’offrir, aux jeunes entrepreneurs, l’environnement favorable que je n’ai pas trouvé à mes débuts. Nous avons, donc, créé, à Ajaccio, CampuxPlex, un regroupement d’entreprises numériques qui a été un des premiers espaces de coworking en France. Le but était de rassembler, en un même endroit, une masse critique de savoir-faire. Dans les quinze dernières années, plusieurs sociétés se sont créées dans le domaine du numérique en Corse, se sont parfois développées hors de Corse et ont particulièrement bien réussi. Pour garder ces entreprises innovantes et ce savoir-faire, il faut du capital, une offre de financement. Femu Qui est un peu le prolongement de ce que nous avons fait avec Campus Plex, l’idée est de compléter l’offre pour créer cette masse critique.
 
- Est-ce votre objectif en tant que président ?
- Sébastien Simoni : Oui ! L’argent des FIP est surtout investi dans les entreprises traditionnelles parce que financer l’innovation exige un certain savoir-faire, des advisors, des membres de conseils d’administration qui savent sur quoi parier. Les gens n’imaginent pas qu’une start-up nécessite des investissements immatériels très lourds. Dès que j’ai pris la présidence de Femu Qui, j’ai constitué un bureau avec plusieurs personnes qui connaissent bien ce secteur d’activités. J’aurai réussi ma présidence si nous arrivons à créer une masse critique et un écosystème résilient avec, dans les dix ans, une vingtaine de sociétés comme la nôtre et de taille importante, qui travaillent à l’exportation, tout en étant localisées en Corse.
- Jean-Nicolas Antoniotti : Je suis convaincu qu’aujourd’hui, les entreprises corses doivent faire de la croissance extérieure, c’est-à-dire acheter des entreprises ailleurs et les piloter de Corse. C’est ce que je vais faire dans les 24 mois qui viennent ! Je vais créer un bureau d’études pour piloter, à partir d’ici, une entreprise sur le continent. Nous devons créer une mentalité de conquérant, pas de défenseur. Femu Qui, phase 1 : c’est la défense ! Femu Qui, phase 2, c’est l’attaque !


 
Propos recueillis par Nicole MARI.
 
Source : http://www.corsenetinfos.corsica/Femu-Qui-lance-le-premier-fonds-d-investissement-de-proximite-made-in-Corsica_a23273.html



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